Dans le cadre de mon cours Exploitation pédagogique des TIC au préscolaire/primaire, j’ai dû créer un jeu éducatif à l’aide du logiciel libre Ren’Py. Voici un bref aperçu des étapes franchies pour arriver au produit final.
a. Création de l’histoire et du jeu
Comme nous étions libres quant au sujet du jeu ainsi que le public auquel il était destiné, j’ai décidé de faire un projet Ren’Py adressé à des élèves de 3e cycle. Par contre, je n’avais pas d’idée précise en ce qui concernait le sujet que j’allais aborder. J’ai donc énuméré les thèmes qui m’intéressaient pour ensuite les rechercher dans le Programme de Formation de l’École Québécoise ainsi que dans la progression des apprentissages pour finalement éliminer les sujets qui ne fonctionnaient pas. Avec chaque thème restant, je me suis fait des tempêtes d’idées quant au scénario et aux personnages possibles afin de trouver l’option gagnante. Le truc, c’est de faire cette étape à l’avance, en début de projet, pour se laisser le temps (quelques jours) afin d’être certain de son sujet, car avec tout le temps qui y est investi, il faut aimer son projet pour ne pas travailler à reculons.
* Je joins mon script pour que vous puissiez avoir une bonne idée de ce à quoi cela devrait ressembler*script renpy
Pour ma part, l’écriture du scénario ne m’a pas posé problème après avoir arrêté mon choix sur le sujet de mon jeu, soit Le corps humain pendant une activité physique (Annie et l’équipe des Éclairs). Comme mon jeu est destiné à des élèves du 3e cycle, je n’avais pas beaucoup de contraintes relatives à la complexité et la longueur du jeu, si ce n’est de m’assurer que les termes utilisés ainsi que le langage soient adaptés au niveau de compréhension d’élèves de 5e-6e année.
Par contre, lorsque j’ai transféré mon scénario dans le script de Ren’Py, j’ai dû régler plusieurs petits détails de mise en page, même si j’avais pris la peine de bien aligner les guillemets dans mon scénario de départ (fait dans le traitement de texte).
Il faut donc prendre le temps de travailler le script en sections au lieu de le mettre en entier d’un seul coup dans Ren’Py. Avec cette astuce, j’ai pu travailler une section à la fois de mon texte en y ajoutant les images, sons, voix, etc. tout en vérifiant au fur et à mesure si le tout fonctionnait (en lançant le jeu), ce qui minimisait le risque d’erreur.
c. Création et recherche d’images
Pour mes personnages, j’ai décidé d’économiser du temps en prenant ceux de mon enseignante et en les modifiant au besoin seulement. Par exemple, pour le personnage de Sophie, j’ai pris les expressions nécessaires et j’ai changé la couleur des cheveux ainsi que des vêtements pour créer un deuxième personnage. Juste avec le changement de couleur, ça m’a pris quelques heures pour faire toutes les expressions de mon deuxième personnage féminin, car je n’étais pas complètement à l’aise avec le fonctionnement de Gimp, donc les opérations (sélection d’une section, sélection des pixels qui n’ont pas été pris, etc.) pour transformer l’image de départ ont été nombreuses et surmontées de quelques erreurs. Pour les fonds d’écran, je me suis servie d’un des sites qui nous avaient été donnés pour rechercher des images, soit Wikimedia Commons. Je m’étais déjà dressé une liste de mes besoins en fond d’écran, ce qui a grandement facilité ma recherche, tout comme pour mes personnages. Le fait de se faire un plan d’action en ce qui concerne les besoins en images est une étape supplémentaire, mais nécessaire selon moi, car cela m’a permis de sauver énormément de temps lors de la recherche et de la vérification de tous mes éléments.
d. Mettre les images dans le jeu
Pour cette partie, tout s’est bien déroulé, car j’avais identifié correctement mes images et fonds d’écran afin de bien retrouver dans le script. Je les ai donc insérés au début et par la suite tout au long du scénario. Comme je l’ai mentionné plus haut, j’ai procédé par section (par scène) en l’enregistrant et en allant lancer le jeu pour vérifier si le tout fonctionnait. S’il y avait une erreur, elle était notamment plus facile à repérer, car je savais déjà dans quelle section elle se trouvait et qu’est-ce qui en faisait le sujet. Évidemment, j’avais pris le temps d’enregistrer mes images et mes fonds d’écran dans les bons formats afin de minimiser les erreurs lorsqu’elles étaient insérées dans le script.
e. Recherche de sons et musique, enregistrement des voix
Tout comme pour les images, je n’ai pas eu de problème à rechercher les sons voulus, si ce n’est que je n’avais pas une histoire qui se prêtait à avoir autant de sonorisation que demandé par notre enseignante. Pour la musique du générique, j’avais plusieurs choix à ma disposition avec plusieurs sites de musiques libres de droits d’auteur, alors j’ai pu prendre quelque chose qui respectait l’ambiance que je voulais avoir. Pour l’enregistrement de ma voix, j’ai utilisé le logiciel Audacity avec lequel j’avais déjà travaillé à maintes reprises. J’ai donc enregistré tous les dialogues d’un même personnage dans le même fichier afin d’apporter toutes les mêmes modifications à chaque phrase d’un seul coup, ce qui m’a sauvée beaucoup de temps. J’ai exporté par la suite chacun des dialogues en les enregistrant en ordre chronologique selon le scénario pour les placer plus facilement dans le script de Ren’Py. J’ai beaucoup aimé cette partie, car j’ai pu m’amuser à changer ma voix pour les différents personnages.
f. Mettre les sons dans le jeu
Pour cette étape, placer les sons dans le script s’est déroulé sans problème. Il fallait seulement placer des pauses après certains d’entre eux pour pouvoir les entendre au complet. Il fallait donc travailler par section et regarder si tout concordait à merveille. J’ai donc dû y aller par essai et erreur quant à la longueur de la pause que je devais mettre.
Avec les guides qui avaient été mis sur le blogue, j’ai suivi les étapes nécessaires à l’élaboration de la page couverture à l’aide de Gimp ainsi que la page du générique. Pour ce dernier, il fallait faire comme les sons dans le jeu en ajoutant des pauses entre chaque texte pour que le joueur ait le temps de lire correctement ce qui défilait comme information.
Pour ce qui est des choix du joueur, il a fallu que je m’indique clairement sur mon premier scénario quelles étaient les suites d’histoire pour chaque option possible. En aillant un plan clair et détaillé, il m’a été plus facile de comprendre comment je devais l’intégrer dans mon script sans que le tout soit mélangé. En suivant les exemples qui m’étaient fournis et en y allant par petite section, je pouvais m’assurer que chaque choix que j’ajoutais fonctionnait dans le jeu.
h. Mettre le jeu en ligne grâce à Dropbox
Pour mettre mon jeu en ligne à l’aide de Dropbox, il fallait seulement que je prenne mon jeu et le compresse afin de le déposer dans le dossier indiqué. J’ai bien aimé la facilité d’accès de ce logiciel que je n’avais jamais utilisé auparavant. C’est un outil très pratique et facile d’utilisation que je recommande à tous.
i. Réflexion critique
Bref, au bout du compte, j’ai vraiment apprécié ma première expérience avec Ren’Py. J’étais très perplexe au début du projet, car je ne savais pas quelle direction cela allait prendre et que j’étais projetée dans un environnement qui m’était totalement inconnu. Avec le temps, j’ai appris à apprivoiser le tout et en y allant graduellement par petits morceaux, avec des sections, il était facile de ne pas se décourager en début de projet. J’ai appris à persévérer même si je voulais tout abandonner quand je rencontrais des problèmes et que je travaillais longtemps sur des petits détails qui sont à peine visibles. Je crois que j’ai tiré une belle leçon de cette expérience en allant jusqu’au bout du projet même si je n’étais pas du tout emballée en début de session, en laissant la chance au coureur. J’ai découvert une panoplie d’outils et de sites très intéressants à utiliser dans plusieurs contextes et je suis contente d’avoir vécu un projet Ren’Py. Je ne le referais peut-être pas exactement de la même façon si j’avais à le vivre durant mon stage, mais il est certain que je veux me servir à nouveau de Ren’Py en classe pour plusieurs autres occasions. L’informatique est loin d’être ma force et je me décourage très facilement lorsque je ne comprends pas les problèmes que je rencontre devant mon ordinateur et j’ai quand même apprécié mon projet et je crois qu’il doit rester dans notre programme pour que les étudiants découvrent quelque chose de nouveau et aient à en retirer de nouveaux apprentissages. Je sais que plusieurs étudiants au baccalauréat, et je m’y inclus, n’aiment pas être poussés totalement à l’extérieur de leur zone de confort, mais je crois qu’avec la profession en enseignement primaire, ce projet est une belle expérience qui me servira pour bien des expériences futures, car tôt ou tard, nous aurons à faire face à ce genre de problématique.
Catherine Déry-Vigneault Hiver 2013 étudiante au Baccalauréat en Éducation Préscolaire et Enseignement Primaire (BÉPEP)